L’appétit diminue avec l’âge. Or c’est l’alimentation qui garantit la santé. Dans les hôpitaux, les EHPAD ou à domicile avec une prévalence moyenne de 5%, la dénutrition de la personne âgée est devenue un problème de santé publique sur lequel il faut impérativement se pencher. Comment maîtriser ce phénomène ?
Quelles en sont les causes ?
La dénutrition est un état de santé associant une perte de poids supérieure à 10 % en moins de six mois à une diminution de la masse corporelle totale.
Normalement, le besoin nutritionnel de la personne âgée est identique à la population adulte soit 30kcal/kg/jour dont 12 à 15% de protéines, 55% de glucides et 30% de lipides. Mais la réalité est toute autre, la personne âgée ne mange pas assez et pour causes :
- La vieillesse altère les sens du goût et de l’odorat, la personne ne ressent plus ni le plaisir ni l’envie de manger ;
- La satiété arrive plus vite et la sensation de soif est rare ;
- Le mauvais état dentaire ainsi que la sécheresse buccale rendent la mastication difficile et la digestion insuffisante ;
- Le transit intestinal est ralentit du fait de l’atrophie de la muqueuse gastrique ;
- Les maladies, le sentiment d’abandon, l’insuffisance financière, la perte de facultés physiques et mentales, le deuil,
Qu’est-ce que cela engendre ?
Tous ces facteurs s’aggravent mutuellement. Le traitement est complexe et la reprise des kilos perdus est difficile.
Les carences en nutriment et en vitamines se répercutent dangereusement sur le système immunitaire (vulnérabilité aux infections et difficulté de cicatrisation) ; sur l’appareil locomoteur (fonte musculaire et fragilité osseuse) ; sur les facultés mentales et cognitives (démence, Alzheimer) ; sur le comportement alimentaire (anorexie).
L’hospitalisation se prolonge ; la personne perd peu à peu son autonomie et le risque de décès est accru.
Comment prévenir le phénomène ?
Pour prévenir la dénutrition, quatre plans d’action sont proposés :
- Un dépistage annuel et un diagnostic liés à l’appétit et aux pertes de poids :
- Inciter la personne à retrouver le plaisir de manger en créant une atmosphère de repas convivial avec des plats enrichis et agréables aux yeux et en bouche ;
- Inciter la personne à reprendre une activité physique pour stimuler la faim et la soif ;
- Diminuer tout inconfort de bouche qui altère l’envie de manger par des soins de bouche appropriés.