En Allemagne, plus de 400 000 personnes souffrent de la maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. Dans ces maladies, le système immunitaire attaque son propre tube digestif, provoquant une inflammation de l'estomac et des intestins. La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont toutes deux intermittentes et il n'existe pour l'instant aucun remède.
La nutrition joue un rôle central dans le MICI
En plus des plaintes liées à la maladie comme les douleurs abdominales et la diarrhée, de nombreux patients souffrent également de malnutrition et d'insuffisance pondérale. D'une part, cela résulte d'un manque d'appétit général, qui est l'un des symptômes de la maladie, d'autre part, de nombreux patients craignent également les intolérances et ont une alimentation relativement déséquilibrée pour éviter la diarrhée et les vomissements.
Pourtant, une alimentation équilibrée et raisonnable est extrêmement importante, en particulier dans le cas des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
MICI: la nutrition dans la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse
Si vous souffrez de MICI, les conseils suivants doivent être pris en compte en matière de nutrition :
- En général, les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin doivent s'assurer de manger lentement et consciemment et de mâcher chaque bouchée pendant longtemps. Ainsi, le travail de l'intestin est facilité.
- De nombreux petits repas sont préférables à quelques gros, qui peuvent surcharger le tube digestif. En outre, les aliments ne doivent pas être servis très chauds ou très froids, car cela peut irriter les intestins et provoquer des diarrhées. Il en va de même pour les aliments très épicés et fortement assaisonnés.
- Une atmosphère calme et conviviale permet généralement aussi d'adopter un comportement alimentaire lent et favorable à l'estomac. Un jour de travail, il est donc conseillé aux patients atteints de DEC d'aller dans un restaurant confortable avec un collègue sympathique plutôt que de se précipiter à la cantine ou à un snack debout.
Bien que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse soient très similaires, elles présentent quelques caractéristiques distinctives. Cela se reflète également dans les recommandations nutritionnelles pour les différents types de maladies.
La nutrition dans la maladie de Crohn : rechute aiguë
Dans la maladie de Crohn, une rechute s'accompagne généralement d'une diarrhée de trois à six semaines sans sang et de fortes douleurs dans le bas-ventre droit. La diarrhée entraîne une perte importante de liquide et de nutriments, qui doivent donc être apportés à l'organisme en plus grande quantité. Bien qu'il puisse sembler tentant de réduire au minimum l'alimentation et la consommation d'alcool pour éviter la désagréable diarrhée, ce n'est pas la bonne voie à suivre.
Les patients doivent plutôt boire plus de liquide que d'habitude, surtout pendant une rechute, afin que le corps ne se dessèche pas. L'eau non gazeuse ou la tisane conviennent pour cela. Les jus de fruits, le café et le thé noir sont moins recommandés.
Afin de fournir à l'organisme suffisamment de nutriments tout en ne surchargeant pas le tube digestif, seuls des aliments facilement digestibles doivent être consommés pendant la phase aiguë. Les produits laitiers, les sucreries, les pâtisseries à base de pâte à la levure, les boissons non alcoolisées et l'alcool doivent être retirés du menu.
La nutrition dans la maladie de Crohn : une flambée aiguë et sévère
En cas de rechute grave, il peut être utile de réduire le régime alimentaire à des soupes et des papas uniquement. Dans des cas extrêmes, on peut également envisager de nourrir les astronautes ou de leur donner une alimentation artificielle par sonde ou par perfusion pour soulager le tractus gastro-intestinal surchargé.
La nutrition dans la maladie de Crohn : phase de rémission
Dans les phases intermédiaires des attaques de la maladie, les patients atteints de la maladie de Crohn doivent veiller à compenser la perte de nutriments et de liquides qu'ils ont subie en raison de la diarrhée persistante dans les phases aiguës. Les aliments riches en fibres alimentaires sont principalement adaptés à cette fin. Le blé, le lait, le maïs et la levure sont moins bien tolérés.
Il est recommandé de vérifier l'intolérance au lactose et au fructose
De nombreuses personnes souffrant de la maladie de Crohn souffrent également d'une intolérance au lactose ou au fructose. Un examen médical pour détecter d'éventuelles intolérances est donc recommandé afin d'éviter les aliments en question à l'avenir et de soulager l'appareil digestif déjà tendu.
La compatibilité des aliments peut varier
Le type de préparation est souvent décisif pour la compatibilité d'un aliment. Vous trouverez ici quelques conseils sur ce à quoi vous devez prêter attention :
- En général, les légumes doivent être cuits ou à la vapeur, les fruits pelés et réduits en purée si possible, car ces aliments sont difficiles à digérer crus et peuvent avoir un effet laxatif.
- Dans les produits laitiers, les produits à base de lait aigre comme le yaourt ou le babeurre sont mieux tolérés que le fromage, la crème ou les yaourts aux fruits sucrés.
- Les œufs peuvent contribuer à assurer un apport suffisant en protéines. Les œufs à la coque sont mieux tolérés que les œufs durs.
- En ce qui concerne la viande et les saucisses, les produits maigres sont généralement mieux tolérés que la viande grasse, salée ou fumée.
Le degré de tolérance de certains aliments peut varier considérablement d'une personne à l'autre. C'est pourquoi, il est conseillé aux personnes atteintes de la maladie de Crohn de tenir un journal alimentaire, en notant les aliments qui ont provoqué des symptômes et ceux qui n'en ont pas provoqué, afin de pouvoir établir un plan diététique individuel à long terme.
Le régime sans résidu en période de crise de la maladie
En phase active de la maladie de Crohn, adopter une alimentation pauvre en fibres alimentaires et en lactose (appelée « sans résidus ») est vivement recommandé. Cette diète permet d'améliorer la qualité de vie. Comment ? En diminuant les symptômes, en limitant l’irritation du système digestif, en facilitant le travail de digestion et en gardant ou en restaurant un bon état nutritionnel.
Inclure, si possible, des apports suffisants en protéines, en vitamines, en sels minéraux et oligoéléments pour éviter les carences. Éviter les aliments difficiles à digérer ou qui peuvent aggraver l'irritation de l'intestin : sucres simples, graisses et gluten. Chacun doit faire selon sa propre tolérance.
En phase de rémission, il n'est pas utile d'éliminer certains aliments. En revanche, privilégier une alimentation riche en fibres solubles, plus douces pour les intestins. Quelle que soit la phase de la maladie, c'est à la personne de juger si certains aliments sont moins bien tolérés que d'autres car chaque organisme réagit d'une manière différente.
Maladie de Crohn : le rôle de l’hydratation
En cas de maladie de Crohn, il est primordial de s'hydrater abondamment. En effet, les MICI peuvent, quand la diarrhée est importante, causer une déshydratation. Pour éviter ce désagrément, boire deux litres d'eau par jour en répartissant les prises tout au long de la journée.
Maladie de Crohn et compléments alimentaires
La prise de certains compléments alimentaires est parfois nécessaire pour compenser des déficits nutritionnels. Les personnes souffrant de maladie de Crohn peuvent être carencées en vitamines, en oligoéléments, ou être dénutries. En effet, les crises de la maladie (diarrhées, saignements) entraînent des pertes en nutriments essentiels. Aussi, d'autres troubles liés à l'affection (malabsorption, résections intestinales, perte d'appétit) aggravent ce phénomène.
Prendre conseil auprès de son médecin ou diététicien. Une supplémentation en vitamines et minéraux peut parfois s'avérer nécessaire par voie orale ou intraveineuse.
La nutrition par l'intermédiaire d'une sonde introduite dans l’estomac, exclusive ou en complément, peut être utilisée dans certains cas en particulier chez l’enfant.